Le 27 septembre dernier, le Groupe INTÉRIALE dévoilait le résultat 2023 de son Baromètre Santé et Prévention des agents de la fonction publique lors de son colloque annuel organisé avec Acteurs publics. Le thème de cette édition portait sur l’approche « globale » de la santé dans la fonction publique, qui, en appréhendant les conditions de vie, l’environnement de travail et les comportements individuels et collectifs, permet aux agents d’être acteurs de leur santé.

 

Gilles Bachelier, président du Groupe INTÉRIALE, a introduit les échanges en se réjouissant des tendances positives de notre baromètre Santé et Prévention 2023 tout en soulignant l’importance de ne pas minimiser la lourde problématique du suicide. Fabienne Cournarie, directrice prévention santé du groupe mutualiste, a introduit la notion d’approche globale de la santé et Jocelyn Picard, chargé d’études marketing, a ensuite précisé les grands enseignements de l’édition 2023 de ce baromètre (à retrouver dans notre communiqué de presse).

“Santé globale des agents publics : de quoi parle-t-on ?”

Lorsque l’on sait que 89% de notre santé se situe en dehors du système de soins, il est essentiel de comprendre quels facteurs déterminent notre santé, et comment (cf. intervention de Fabienne Cournarie). C’est ce que la première table ronde du colloque, à vocation scientifique et pédagogique, s’est attachée à faire en présence du Dr Adrian Chaboche, médecin généraliste et psychothérapeute, fondateur du centre Vitruve, président de l’Agence des Médecines Complémentaires Adaptées, du Pr Martine Duclos, cheffe du service « Médecine du sport et des explorations fonctionnelles au CHU de Clermont-Ferrand », présidente du Comité scientifique de l’Observatoire national de l’activité physique, et de Catherine Joubert, ergothérapeute responsable de la plateforme interdisciplinaire médico-sociale d’Intermutuelle Assistance.

Sans grande surprise, les trois experts ont confirmé que santé physique et santé mentale sont étroitement liées. Le Dr Adrian Chaboche a parcouru l’histoire de la médecine et rappelé la nécessité de s’inscrire dans une approche humaniste permettant au patient de devenir acteur de sa santé. La Pr Martine Duclos a souligné que l’activité physique est majeure dans une approche globale de santé : mentale, physique et sociale. Elle constitue un excellent moyen de prévention contre toutes les maladies chroniques non transmissibles et est même un traitement à part entière de ces dernières. L’activité physique permet également de diminuer, sans intervention médicamenteuse, le stress, l’anxiété et la dépression. Au-delà de l’activité physique, notre comportement contribue pour une part importante à notre santé (36%). C’est pour cela que le programme de prévention santé, mis à disposition des adhérents d’INTÉRIALE par le biais de Prévention plurielle, dont Catherine Joubert est responsable, est animé par des infirmières formées au coaching motivationnel, pour permettre à l’adhérent de passer de l’intention à l’action. Puisqu’au-delà du sport, c’est aussi d’estime de soi, de lien social et d’habitudes vertueuses dont il est question en filigrane.

Passer du rôle de patient au rôle d’acteur de sa santé ne se fait pas sans aide. À plus grande échelle, les politiques RH et managériales de la fonction publique peuvent apporter ce soutien aux agents publics dans le changement de leurs comportements, notamment en mettant la prévention au cœur de leurs priorités.

“Santé et prévention : innover et accompagner managers et agents de la fonction publique”

C’est de cet enjeu que les intervenants de la deuxième table ronde du colloque ont débattu en apportant un éclairage concret sur les politiques de prévention santé mises en place dans leurs services respectifs. Ont été entendus les témoignages de Nicolas de Saussure, chef du service des ressources humaines du ministère de la Justice, de Valérie Dervieux, magistrate, présidente de chambre, déléguée régionale Unité Magistrats SMN-FO, de Brigitte Jullien, inspectrice générale au ministère de l’Intérieur, présidente de Femmes de l’Intérieur et de la Fédération sportive de la police nationale (FSPN), de Martine Coudert, directrice de l’École nationale supérieure de police, et du Dr Jean-Michel Le Masson, médecin inspecteur zonal OUEST.

À nouveau, les avis ont été unanimes : l’amélioration de la santé globale des agents passe nécessairement par le management. Selon Brigitte Jullien, la prévention santé ne fonctionnera pas si le chef de service n’est pas lui-même encouragé et impliqué. Elle précisait par exemple que les autorisations spéciales d’absence pour la pratique du sport dans la police nationale sont à inciter puisque le règlement général d’emploi prévoit lui-même que les policiers doivent être en bonne forme physique sous l’autorité de leur chef de service. Et Martine Coudert d’ajouter « être manager, c’est se connaître soi-même pour savoir mieux accompagner, dans la bienveillance, l’ensemble des fonctionnaires ».

Dans la lignée de ces retours d’expérience, Rachel Costard, cheffe de projet de la mission sport pour la police nationale, a présenté les enjeux auxquels sa mission inédite répond au sein de son ministère : attractivité, efficacité opérationnelle et cohésion. Trois thématiques qui résonnent auprès de la jeunesse engagée, comme l’ont déclaré Lucila Modebelu, présidente de FP21, directrice du site Louise Michel au CHU de Clermont-Ferrand, et David Bellot, responsable du comité sécurité intérieure des Jeunes IHEDN.

En conclusion de ce colloque de rentrée, Martine Carlu, directrice générale du Groupe INTÉRIALE et de Prévention plurielle, a salué le progrès accompli ces dernières années et constate « une nette amélioration de la perception des agents sur leur santé ». La santé globale est aujourd’hui véritablement intégrée dans les parcours d’apprentissage et les politiques de management des organismes publics. Toutefois, Martine Carlu rappelle que les agents publics étant fortement exposés à des situations de stress ou violentes, les efforts sont à poursuivre pour toujours les accompagner préventivement au plus près de leurs besoins. C’est précisément là l’ADN d’INTÉRIALE et de Prévention plurielle, pour qui la prévention n’est ni une option, ni un coût, mais un investissement.